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LE COURAGE DE SA DIFFÉRENCE

Dans un contexte politique et non plus uniquement sanitaire, l’anxiété est à son paroxysme pour un plus grand nombre.

Ce climat anxiogène est renforcé chez un nombre plus restreint pour lequel la stigmatisation et l’exclusion prennent des proportions démesurées.

Le droit à la différence est non seulement nié en toute impunité, mais bafoué avec un cynisme effrayant.

Jean-Jacques Rousseau déjà écrivait “Il y aura toujours une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société.”

Les articles 10 et 11 de la déclaration des Droits de l’Homme notamment, sont vidés de leur substance. La libre communication des pensées et des opinions, censée être un des droits les plus précieux, est aujourd’hui passible de répression de tous ordres.

Qu’en est-il de préserver le caractère si précieux et imprescriptible de la différence, cette altérité que raconte notre humanité ?

Je fais souvent référence à la notion de responsabilité dans mes textes, il serait en effet trop facile de céder à la tentation d’être victime, ou pour le moins, de s’installer dans cette posture.

Mais aujourd’hui, assumer la responsabilité de sa différence demande un courage certain. Celui d’être raillé, pointé du doigt, exclu, puni… Aujourd’hui, déchu de ses droits de citoyen ?

Il serait plus confortable, en apparence en tout cas, de céder à la pression, rentrer dans le rang et faire à nouveau “partie de la société”.

“La raison du plus fort est toujours la meilleure.” contait Jean de La Fontaine.

Vraiment ? À quel prix ? Car il en coûte de se renier.

Combien il en coûte de décider de ne rien voir, de ne rien vouloir savoir ou comprendre, par facilité, par peur.

Fermer les yeux sur ce que l’on sait consciemment être une injustice, c’est avoir un jour à se rendre des comptes, ceux d’avoir cautionné ce que l’on désavouait silencieusement.

C’est aussi mesurer trop tard (?) les conséquences de notre propre asservissement. Et accepter que nos enfants puissent nous dire, vous saviez et vous avez laissé faire…

Quelles que soient nos opinions, toutes respectables, il en va de notre responsabilité individuelle et collective de ne pas laisser s’installer la division et l’exclusion.

Martin Luther King disait “Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes”.

Marie-Laure Ferrari therapeuthe angouleme developpez-vous.com Favicon