Hermann Hesse fait partie de ses auteurs qui m’ont grandement inspirée, et continuent encore à ce jour à éclairer et fortifier ma pensée. Je devais avoir trente-cinq ans lorsque j’ai découvert Siddhartha, l’un de ses ouvrages, un chef d’œuvre de philosophie. Le personnage fictif, nommé Siddhartha, n’est pas celui du Bouddha, Siddhartha Gautama, mais celui d’un homme à la recherche de l’illumination et de la connaissance de lui-même, un chemin qu’il entreprend en compagnie de son ami Govinda. Siddhartha aura découvert à la fin de sa quête, que la sagesse ne peut se transmettre de maître à élève comme la connaissance au travers les enseignements de Bouddha, qu’il respecte au demeurant, mais qu’elle doit être trouvée par soi-même. J’ai éprouvé l’envie, et plus sûrement le besoin, de relire le dernier chapitre “Govinda”. Ce dernier, désormais un vieillard, vient à la rencontre de Siddhartha, qu’il aura rencontré à plusieurs reprises bien que leurs chemins se soient séparés. Ce dernier lui révèlera le plus puissant des messages, c’est que rien ni personne n’est séparé en ce monde, et que nous faisons partie du Grand Tout. IL lui dit notamment ceci “ Il y a un enseignement dont tu vas rire, c’est que l’Amour”, ô Govinda doit tout dominer. Analyser le monde, l’expliquer, le mépriser, cela peut être l’affaire des grands penseurs. Mais pour moi, il n’y a qu’une chose qui importe, c’est de pouvoir l’aimer, de ne pas le mépriser, de ne le point haïr tout en se haïssant pas soi-même, de pouvoir unir dans mon amour, dans mon admiration et dans mon respect, tous les êtres de la terre sans m’en exclure.”
J’ai de nouveau senti cette émotion qui m’avait submergée à ma toute première lecture. Je crois avoir toujours su intuitivement cette Vérité et ô combien les aléas de la Vie me la font oublier. Oui, nous faisons partis du Grand Tout et rien qui n’existe dans ce monde n’est à exclure, même le plus insignifiant brin d’herbe, et rien qui ne soit l’affaire de tous. Dieu, Bouddha ou le Divin, quelle que soit son appellation, habite en chacun de nous. Et aucun acte posé sur cette terre ne nous est étranger, car nous y participons tous.
Avoir la conscience parfois, juste un instant, que dans chacun existe le pire comme le meilleur, me rend humble, forte et fragile à la fois. Me revient en mémoire le titre d’un livre, “Aimer ce qui est”, c’est si simple et pourtant si difficile…
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